Je suis arrivée à minuit et demi, complètement crado avec un visage de pruneau. Le coffre de la voiture de mes hôtes s'ouvre automatiquement, je suis subjuguée par cette haute technologie. On papotte tranquilement et on arrive à la maison. Elle est toute mimi pour le peu que j'aie vu. L'intérieur est coloré et chaleureux, Carole m'emmène à ma grande chambre.
On grignotte un peu, j'appelle Môman. Il est 1h, donc 7h là-bas, la connaissant ce sera bon. Elle est ravie de me savoir arrivée entre de bonnes mains.
Après ça je pars prendre la douche du siècle, je me serai pesée j'aurai perdu au moins 3 kilos de crasse, sans aucun doute...
Je m'apprête à sortir mon passeport et mon mp3. Ils sont couverts de chocolat, la fameuse amande chocolatée de mon voisin le dindon... COOL, déjà que j'en voulais pas... Je nettoie ce truc dégueu et...
Après, dodooooooooooo !!!....
ok, c'est le bazar, mais j'ai plein de paperasses à faire, hein !
Nous arrivons à l'heure prévue à Montréal, l'arrêt complet de l'appareil prend du temps, je suis complètement claquée !
"On se suit" tous A LA FILE INDIENNE !!!...
On arrive à un premier contrôle : passeport, certificat d'acceptation du Québec (CAQ), fiche pour le permis d'études. Ce n'est pas trop long. Un silence religieux règne dans le hall trop grand, mis à part des petits groupes de français surexcités...
Récupération des bagages, un peu stressant parce que les mêmes valises tournaient en boucle, les miennes sont arrivées très tard.
Ensuite, le permis d'études. On doit encore faire la queue avec notre paperasse, ça a été beaucoup plus court et simple que je ne croyais. Enfin j'ai ce p***** de papier !!!
Après c'est parti. "Bienvenue à Montréal" partout. Fallait pas !
> Montréal !!! Je sais, c'est nul, mais j'ai vu que ça.
Je fais 2-3 longueurs du hall,
juste pour m'amuser, hein.
Je demande où je peux trouver un ticket de bus, c'est au bureau de change (???). Il prend les cartes de débit, mais pas de crédit. On ne rigole pas, mais je ne savais pas que ça existait...
Je retire donc 200$CA d'un seul coup, aïe.
J'achète mon ticket et me dirige vers les arrêts. Je dois prévenir mon hôte de mon heure d'arrivée. Après moult péripéties avec des codes, et des pièces, je laisse tomber la cabine et emprunte un portable (un cellulaire, pardon) à un serbo-croate austro-hongrois ou un truc dans le genre.
J'apprends une demi heure plus tard que le bus prend 3/4 d'heure de plus que ce que j'avais calculé.
Le bus arrive je m'installe et repique un portable. Je laisse un message, ouf.
Le trajet Montréal-Québec dure 4h. Je comate, j'écoute de la musique, je regarde les lumières dehors, rien de palpitant. Au bout de 2h, un pré-papy s'installe près de moi et me propose des amandes au chocolat noir. Ils doivent être obligés de partager quand ils sont enfants, doit y avoir un truc. J'en veux pas vraiment mais il insiste alors j'en prends un et le mets dans mon sac.
Plus tard, je comate, jusqu'à ne pas me rendre compte que mon baladeur s'est éteint (batterie faible), ça ça veut dire que je suis vraiment en train de dormir. Je me réveille et me rends compte que mon voisin me dors à moitié dessus... Oh dis-donc là !!! Tu me passes un chocolat, ça ne fait pas de nous des amis intimes ! ^_^
Je le pousse discrètement et sa tête pendouille comme celle d'un dindon égorgé. Pas cool la comparaison, mais c'était ça !
On arrive à 00h30 heure locale, soit 6h30 dans ma tête. J'ai pris le train de Quimperlé ya 24h.
A l'arrivée je suis accueillie par Carole et Péroline, sourires radieux malgré l'heure tardive. Elles ont déjà l'air accueillantes.
Le décollage a eu lieu à 16h30. On arrivera sur place à 17h33 heure locale, soit 23h33 dans ma tête.
Outch.
J'ai super chaud.
18h00, on dîne déjà, j'ai pas faim du tout parce qu'à midi j'ai mangé un sandwich dégueu, épouvantablement grand bizarrement. J'avais pas compris mais dans l'avion on vit à l'heure locale pour s'habituer (pas cons les mecs). Le repas c'est poulet à l'estragon, je jubile ! Avec en entrée des betteraves, du pain beurre, un triangle de camembert et en dessert un crumble. J'avais pas faim mais il n'en fallait pas tant pour me motiver.
Bon, alors les betteraves, ya trop d'huile mais ça va. Le poulet à l'estragon avait plutôt le goût de dinde, et j'ai cherché l'estragon partout, le bulgur c'était de la semoule, le fromage, c'était génial, les mini pains sont trop mimis, le beurre était doux et le crumble avait le goût de parfum.
Mais sinon c'était pas mauvais !
A 13h, heure locale. Expérimentation des WC. Atroce. La chasse d'eau -enfin, la chasse d'air- c'est affreux ! Même nos besoins n'ont pas à subir un choc pareil ! J'en resors légère mais traumatisée.
Après la radio humour et un film avec Edwaaard (<3), tout ça avec une seule oreillette, j'essaie de dormir. Je pique du nez, c'est tout, un cauchemar.
Mon adorable caribou de voisin me sers de l'eau, et veut même me passer du chocolat. Je n'ai plus d'estomac alors je refuse. Je sais, je sais ce que vous en pensez...
Bon, 15h20, on embarque enfin ! Je trouve ma place. Je trouve que ça sent méga trop le vomi quand même, là. En fait, je trouve sur la ceinture de mon siège la trace du passage (difficile) d'une personne sans doute sensible, estomacablement parlant. J'évite de trop respirer par le nez pour ne pas laisser une voie royale aux esprits maléfiques de la nausée... Mon voisin hublotiste (le chanceux) n'est pas encore arrivé. Je sors du sac "grassieusement offert : la couverture neuve à l'odeur de vomi -ça n'existe que dans les avions, ça-, les écouteurs à usage unique (made in même pas China), les boules quiès et tout le tintouin avionesque.
Mon voisin arrive, un Québécois totalement incompréhensible. Aïe ça va être fun. Je comprends quand mêmequ'il me demande si je suis bien à ma place. Je lui dit que oui, et qu'il est près du hublot (ça se voyait que j'étais jalouse). Il me demande si je veux y aller à sa place, je ne me fais pas prier. Il me dit après, que si c'était ma première fois à Montréal, c'est normal que j'aille près du hublot !
Premier contact avec la population indigène : OK
Décollage. Moi, je kiffe.
> Cette photo n'est pas de moi, hein, évidemment !
Les maisons deviennent toutes petites, c'est des légos animés et ça, ça ne me blasera jamais, j'ai des étincelles dans les yeux, je crois que j'ai 4 ans et demi. Mon enthousiasme puéril attire l'attention de mon voisin :
C'était assez galère, mais j'ai fini par trouver où tout se passait : renseignements, enregistrement, douane... Mes sacs ont été pesés par une madame n°111 !!! (trop trop la classe)
J'ai commencé à passer les différents contrôles à 13h30, j'ai fini à 14h30 minimum... après on poireautait devant notre porte d'embarquement (A 08) et notre avion.
> Cette photo de merde illustre bien l'état d'esprit dans lequel j'étais : un profond ennui.
> L'avioooooooooon !!!!
Là, je me suis dit que vraiment, 7h45 de vol ça va me faire chier...
Les 2 sacs de voyage, c'est vraiment super dur à transporter... ralalalala !
Je suis sauvée par l'ascenseur que je trouve assez vite. Ma voiture arrivera à l'autre bout, évidemment. Je galère un peu, mais j'y arrive enfin.
Le train arrive, je m'installe et écoute "I don't mind" des Who. J'observe mon baladeur et me rends compte que les barres de l'écran sont toujours au max avec ma musique... héhé, on se refait pas !
Et celle-là, elle est pourtant soft...
!!! ALERTE STEREOTYPE !!! Des japonais à ma droite s'amusent à faire des origamis.
Arrivée à Montparnasse, puis bus pour Orly sans histoire.
"FIOUF FIOUF, respire, 1,2, 3 ! Allez, t'es pas une femmelette !!!"
Je vais m'asseoir, pas plus convaincue que ça et sors mon baladeur pour me donner du courage. Je choisis un truc qui bouge bien, ça va me stimuler !!!
Je choisis Amazing Moment des Octopus :
Echec total, ça m'a mise en mode "nostalgie rock'in Brest"... désespérant !!!
Autant guérir le mal par le mal, donc je me mets à écouter les Foves par-dessus.
(J'ai un côté maso, hein, autant que ce soit clair !)
Bref, mes larmes coulent DE RECHEF (copyright Maman). Après ça, je crois que je serai immunisée de ma nostalgie fraternelle rockeuse brestwôse, veille charruesque et chausse-tétonique, pour le moment.
Je vérifie la destination toutes les 2 minutes. Stressée, mOi ??? Naaaaaan... jamééé !
Après une nuit pendant laquelle j'étais tendue comme un string, je me lève à 5h avec un noeud à l'estomac gros comme Eliott le dragon.
Je finis mes derniers rangements et réveille Victor qui souhaite relever le défi de prendre le petit déj avec sa soeur "une dernière fois". Le voir avec sa petite bouille chiffonnée lutter contre le sommeil à 5h30 pour moi m'a beaucoup touchée. Pôpa nous a rejoint dans la foulée avec cette même mine de papier mâché, mais en grand format...
Une fois le déjeuner achevé, il est temps d'y aller !
J'embrasse dans leurs lits Nolwenn et Louis, en retenant mes premières larmes. Courage, bon sang !
Un dernier bisou au deux autres courageux et let's go to the gare avec Môman. J'ai déjà du mal à faire 10 m avec mes 2 valises, ça promet !
Je ne fais pas la fière, j'ai un pic d'adrénaline à l'arrivée du train. Un gros pincement au coeur, j'arrive plus à retenir mes larmes et j'embrasse Maman qui ne fait pas plus la maligne que sa fille... On s'adresse un dernier regard très Très mouillé, et c'est parti !
Avant le dîner, je donne les derniers coups de fil
Dîner : On a oublié de prendre l'apéro. C'est le drame. Louis propose de le prendre à la fin du repas afin de corriger le scandale, ce qui sera bizarrement refusé par les parents...
Ce soir, c'est moi la reine, j'ai le droit de faire ma tyrannie pour le film. On regardera George de la jungle parce que ça fait un bail qu'on ne l'a pas vu et c'est même pas vrai qu'on le connaît par coeur...
"Bizarre, comme gars..."
"Ca, c'est cache-peau !"
"Famille des primates, pareil !"
Bref. On a bien ri, on a bu notre tisane et on a fini la soirée sur quelques "Very Bad Blagues"
"- C'est nos zizis !!!
- Oh bah non hé Gaspard fallait pas dire, quoi !" >
Après, dodo, après de nombreuses interrogations du genre :
Je tente l'exercice de la rédaction d'un blog pour vous tenir au courant de tous mes moindres faits et gestes à Québec, capitale de la Belle Province du Canada.
ouh làà, vaste programme !!!
> Non, ça ne sent pas DU TOUT le "do it yourself"...
Le défi que je me suis lancé : une année d'études à l'Université Laval, campus monstrueux comparé à notre petite ESA (sans parler de Kerbertrand...)
Tadaaaaaaam !!!
J'essaierai d'être assez régulière et pas trop ennuyeuse !
